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Miniature Mettre l'agilité des achats au service de la performance durable

Mettre l’agilité des achats au service de la performance durable – Vidéo

Miniature Mettre l'agilité des achats au service de la performance durable

En 2023, j’ai eu le plaisir d’être keynote speaker lors de la conférence annuelle de Procure, la prestigieuse association des acheteurs suisses. Un événement riche, placé sous le signe de l’agilité, de la performance durable… et de la convivialité.
Un an plus tard, la publication du livre blanc issu de cette journée est l’occasion de revenir sur les enseignements clés qui, plus que jamais, éclairent les défis de la fonction achats.

Et si l’agilité n’était plus un “plus”, mais un prérequis pour piloter efficacement ses achats en 2025 ?

L’agilité achats : un must pour faire face à l’incertitude

Loin d’être un concept à la mode, l’agilité s’impose aujourd’hui comme une compétence cœur de la fonction achats. Pourquoi ? Parce que tout s’accélère : les besoins internes, les crises géopolitiques, les innovations technologiques, les attentes RSE… Dans ce contexte, la rigidité organisationnelle devient un frein. Il faut savoir s’adapter. Vite. Et bien.

Lors de la conférence Procure agilité et performance durable, trois piliers de l’agilité ont émergé : les pratiques, les processus et l’organisation. Chacun mérite qu’on s’y attarde.

1. Des pratiques plus réactives, au plus proche du terrain

Premier levier d’agilité : les pratiques quotidiennes. Être agile, c’est être capable de répondre rapidement à un besoin interne, même quand celui-ci est mal exprimé, urgent ou inhabituel. Cela suppose :

  • une écoute active des clients internes,
  • des partenariats solides et dynamiques avec les fournisseurs,
  • et un bon réseau entre pairs, pour échanger bonnes pratiques et solutions éprouvées.

Autrement dit, l’agilité, ce n’est pas travailler seul dans son coin. C’est jouer collectif, en interne comme en externe.

2. Des processus digitalisés, collaboratifs et évolutifs

processus digitalisés au service de la performance durable aux achats

 

Deuxième levier : les processus. Là aussi, l’agilité est un impératif. Fini le temps où l’on s’adaptait aux outils. Aujourd’hui, ce sont les outils qui doivent s’adapter aux pratiques métier.

Bonne nouvelle : les solutions digitales ont énormément progressé. Plus ergonomiques, plus intuitives, elles permettent une véritable agilité opérationnelle. À condition d’être bien choisies et bien déployées.

Mais l’agilité ne se résume pas à la tech. Elle concerne aussi la gouvernance des processus : la capacité à travailler en mode projet, en transversal, à co-construire avec les parties prenantes internes et les fournisseurs.

Car non, l’acheteur ne travaille jamais seul.

3. Des organisations vivantes, alignées avec les enjeux de performance durable

Troisième pilier : l’organisation. L’agilité structurelle devient incontournable.

Cela passe souvent par une décentralisation “coordonnée” : se rapprocher des besoins opérationnels tout en gardant une vision globale. On voit émerger des fonctions achats plus spécialisées : acheteur projet, acheteur catégorie, expert en spend analysis, etc. Là aussi, il faut adapter les rôles aux enjeux – et aux profils en présence.

Les organisations achats qui performent sont celles qui évoluent avec leur environnement. À nous, managers, de faire vivre cette dynamique : ajuster les périmètres, redéfinir les responsabilités, créer les conditions de la collaboration.

L’agilité selon les structures : PME, grands groupes, secteur public

L’un des apports intéressants du livre blanc est la mise en perspective des contraintes d’agilité selon la typologie d’organisation :

  • Dans les PME/ETI : l’agilité est souvent naturelle, portée par des équipes réduites et une proximité avec le terrain. Mais elle peut parfois rimer avec désorganisation.
  • Dans les grands groupes : la complexité ralentit les prises de décision. Le défi est alors de créer des espaces de souplesse dans des structures rigides.
  • Dans le secteur public : l’agilité se heurte à la réglementation. Le code de la commande publique fixe un cadre, mais laisse aussi des marges de manœuvre. Encore faut-il les exploiter.

À chaque structure son agilité. L’essentiel est de l’installer de façon consciente et maîtrisée.

Quelles compétences pour un acheteur agile en 2025 ?

performance durable quelles compétences pour être un acheteur agile

 

On l’a dit, l’agilité est une compétence. Elle repose sur des savoir-faire, mais aussi sur des savoir-être.

L’acheteur agile est d’abord un décideur. Il ne subit pas, il impulse. Il sait lire une situation, poser un diagnostic, choisir une voie (même imparfaite), et agir. Il sait aussi pivoter, renoncer, s’ajuster.

C’est un professionnel qui exploite les données à bon escient : pas pour tout prédire, mais pour éclairer ses choix.

C’est enfin un acteur du changement : il influence, il entraîne, il fait évoluer son organisation. Avec méthode, rigueur… et optimisme.

RSE, digital, crises : vers une agilité durable

Autre sujet au cœur des échanges de la conférence : le lien entre agilité et performance durable. Et là, les ponts sont nombreux.

  • Agilité + RSE = capacité à intégrer des critères responsables, sans ralentir les projets.
  • Agilité + digital = capacité à piloter en temps réel, à adapter les tableaux de bord, à automatiser intelligemment.
  • Agilité + résilience = capacité à encaisser les chocs (sanitaires, climatiques, géopolitiques…), à activer les plans B, à apprendre vite.

À ce titre, l’agilité n’est pas l’ennemie de la stratégie. Elle en est une composante. Être agile, ce n’est pas improviser, c’est créer les conditions de la réactivité.

2030 : les défis de demain sont déjà là

Lors de la conférence sur la performance durable, nous avons terminé sur un exercice de prospective. Trois grands défis nous attendaient à l’horizon 2030 :

  1. la montée des tensions géopolitiques,
  2. l’accélération du dérèglement climatique,
  3. la généralisation de la technologie, notamment l’IA.

Deux ans plus tard, force est de constater que ces signaux faibles sont devenus des réalités fortes. L’agilité n’est plus un pari sur l’avenir, c’est une réponse immédiate à l’incertitude.

Vous pouvez retrouver cet article sous forme de vidéo ici :

Pour conclure cet article sur l’agilité et la performance durable : l’acheteur, ce héros ?

J’aime cette image. L’acheteur d’aujourd’hui, c’est un peu Indiana Jones : débrouillard, aventureux, courageux… mais aussi très seul parfois, avec peu de ressources et beaucoup de pression.

Mais c’est aussi ce qui fait la beauté du métier : chaque jour, une nouvelle situation, un nouvel enjeu, un nouvel apprentissage.

Alors oui, pour affronter les défis de 2025 et au-delà, l’agilité sera une arme précieuse. À condition de l’exercer avec méthode, avec lucidité, et avec passion.

Un grand merci à Hugues Poissonnier et à l’équipe Procure pour avoir orchestré cette journée et produit un livre blanc aussi riche. Je vous invite vivement à le lire.

Et pour aller plus loin, n’hésitez pas à vous abonner à la chaîne YouTube Apprendre les Achats, ou à me rejoindre sur le blog.

À bientôt !
— Fabrice Ménelot

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