Dans l’univers des achats publics, l’exécution des marchés est bien souvent la partie la plus commentée, la plus normée, la plus outillée. Pourtant, une fois la signature apposée, que se passe-t-il ? C’est là que tout commence… ou que tout déraille.
C’est pour répondre à ces enjeux concrets que nous avons animé, avec Michel Madar, un webinaire dense et stimulant autour d’un sujet trop peu traité : l’exécution des marchés publics.
Cette vidéo est une synthèse du replay “Et si on parlait achats et… Exécution des marchés publics” accessible sur Apprendre-les-Achats.
Pourquoi parler d’exécution ?
Parce que les difficultés d’exécution restent le talon d’Achille de nombreux projets publics. Que ce soit en matière de travaux, de services ou de fournitures, les mêmes constats reviennent : retards, écarts de qualité, dérives budgétaires ou tensions sociales. Mais pourquoi tant d’échecs ? Et surtout, comment y remédier ?

Les 5 grandes causes d’insatisfaction des acheteurs
1. L’écart technique
Souvent, le besoin exprimé diffère de l’attente réelle du prescripteur. Résultat : le fournisseur livre ce qui était écrit, mais pas ce qui était souhaité. Manque de dialogue, de temps ou de clarté dans la définition initiale ? Très souvent, un peu des trois.
2. Les dérives financières
Le budget initial semble correct… jusqu’à l’apparition des avenants, des imprévus, ou d’une gestion approximative. L’insatisfaction financière est rarement anodine : elle traduit un défaut d’anticipation ou de pilotage.
3. Les failles juridiques
Un marché mal rédigé, des clauses floues, des procédures de modification non maîtrisées… et la mécanique contractuelle s’enraye. Résultat : contentieux ou frustration mutuelle.
4. Le non-respect des délais
Dans les travaux, c’est un grand classique. Mais les marchés de services ou d’IT ne sont pas en reste. Une mauvaise planification ou une sous-estimation des charges est souvent à l’origine de ce glissement.
5. L’impact sur les usagers
Dernier maillon de la chaîne, mais pas le moindre : le citoyen. Quand un projet déraille, ce sont les usagers, patients ou usagers des collectivités qui en paient le prix. Et cela pèse lourd dans la perception du service public.

Identifier les vraies causes des dérives
Les racines des dysfonctionnements sont souvent connues, mais sous-estimées :
- Un besoin mal défini, souvent pour cause de manque de temps ou de dialogue en amont
- Une équipe projet réduite, centrée sur le triptyque acheteur-prescripteur-juriste
- Un défaut d’anticipation, qui affecte le sourcing, la consultation et le suivi
- Une méconnaissance des processus achats par les parties prenantes
- Une absence de bilan projet, empêchant l’apprentissage et l’amélioration continue
- Un manque d’évaluation fournisseur, pourtant essentiel à une gestion de la performance
Les voix du terrain
Lors du webinaire, nous avons eu le plaisir d’accueillir deux invités de qualité :
- Guilhem JEAN (Ville de Grenoble), qui a partagé les avancées de sa collectivité en matière de pilotage et d’organisation achat.
- Franck BARRAILLER (CNFPT), qui nous a apporté son regard expérimenté sur les enjeux d’exécution et de formation au sein des structures publiques.
Et après ?
Notre métier évolue. Il se complexifie, mais il devient aussi plus stratégique. L’exécution des marchés publics ne doit plus être un angle mort. Elle est au cœur de la valeur que nous apportons à nos organisations… et à nos concitoyens.
Merci à Michel Madar pour son éclairage précis, à tous les participants du webinaire, et à vous qui lisez et partagez ces contenus. Continuez à nous suivre sur Apprendre-les-Achats et sur notre chaîne YouTube.
À voir ou revoir :
Besoin d’aller plus loin ?
Cette synthèse résume l’article plus complet dédiée à cette nouvelle édition d'”Et si on parlait achats et…” que vous pouvez retrouver en intégralité en cliquant ici.
Conclusion
En marchés publics, l’exécution n’est pas la cerise sur le gâteau… c’est le gâteau. C’est là que se livre la bataille de la qualité, de la transparence et de l’efficacité. Et comme j’aime à le dire : un bon acheteur ne passe pas des marchés. Il les fait vivre.
Alors, si vous voulez que vos marchés vivent bien, faites de l’exécution une priorité. Rendez-la visible, mesurable, collective. Et surtout… donnez-lui du sens.
À bientôt sur Apprendre-les-Achats.