Pendant trop longtemps, la fonction achats a été cantonnée à une équation simple : qualité / coût / délai. Or dans une économie chahutée, sur fond d’urgence climatique, de pressions réglementaires (CSRD, devoir de vigilance) et d’attentes sociétales accrues, continuer “comme avant” n’est plus tenable.
Nous sommes à un moment charnière pour la fonction achats. Ce moment où il ne s’agit plus de suivre des tendances, mais de prendre sa part de responsabilité dans les transformations en cours.
Je le dis sans détour : on ne peut plus faire comme si de rien n’était.
Quand les achats représentent 70 à 75 % du chiffre d’affaires dans une entreprise industrielle, peut-on décemment rester à l’écart des enjeux climatiques, sociaux et éthiques qui traversent notre époque ? Bien sûr que non. Et c’est pour cela que les achats responsables ne sont plus une option. Ils sont devenus un passage obligé, une nécessité stratégique et opérationnelle.
L’acheteur n’est plus un “cost killer”, c’est un architecte de chaînes de valeur responsables.
Un rôle central pour les acheteurs
En tant qu’acheteurs, nous devons créer de la valeur. Mais plus seulement en optimisant les coûts. Désormais, notre rôle consiste aussi à limiter les impacts négatifs et à favoriser les impacts positifs. Cela suppose une transformation en profondeur de nos pratiques, à un moment où le contexte économique tangue — et c’est un euphémisme.
Même si certaines priorités environnementales sont mises entre parenthèses dans certains pays, même si la CSRD est malmenée, la direction reste claire : nous devons continuer à avancer.
Trois piliers pour structurer l’action
Les achats responsables reposent sur trois piliers simples, mais puissants :
- Environnement : réduire l’empreinte carbone de nos achats.
- Social : respecter les droits humains et améliorer les conditions de travail.
- Éthique : assurer la transparence et l’intégrité des relations fournisseurs.
Ces trois piliers sont à intégrer dans toutes les étapes du processus achats : de la rédaction du cahier des charges à l’analyse des offres, du sourcing jusqu’à l’exécution du contrat.
Une analogie qui fait réfléchir
Dans mes formations, j’aime reprendre un exemple souvent cité par Marie-Hélène Blanchet. Imaginez : vous êtes dans un supermarché et vous hésitez entre deux kiwis. L’un est bio, mais vient de Nouvelle-Zélande. L’autre est local, mais sans label. Lequel choisir ?
En tant que consommateur, le prix tranche souvent. Mais en tant qu’acheteur professionnel, nous avons d’autres leviers. D’autres critères. Et surtout, une responsabilité plus large.
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De la posture à la pratique
Oui, les achats responsables commencent par une posture. Mais ils ne s’arrêtent pas là. Ils impliquent une méthodologie, des outils, des indicateurs, et surtout, une volonté de faire différemment. Ce n’est pas plus compliqué. C’est juste une autre manière de penser.
Un achat n’est jamais neutre. Il reflète les valeurs de l’entreprise. Il dit ce que nous sommes. Ce que nous défendons. Ce que nous transmettons à nos fournisseurs et à nos parties prenantes.
Je vous invite à prendre le temps de regarder cette vidéo. Elle résume en 5 minutes les convictions que je porte depuis des années. Elle vous aidera à franchir ce pas, à structurer votre démarche, à passer à l’action.
Et si vous souhaitez prolonger la discussion, échanger sur vos pratiques ou tout simplement rester connecté à la communauté des acheteurs engagés, je vous invite à me rejoindre sur LinkedIn.
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