Ce webinaire sur le salaire des acheteurs a attiré un nombre record de 264 inscrits, merci à tous les participants ! 😉
Les sujets abordés lors du webinaire incluent :
- les achats,
- les recruteurs,
- les salaires
- et l’emploi des acheteurs dans un marché sous tension.
Nous verrons également l’évolution des relations professionnelles et l’importance de se former sur ces sujets.
Retrouvez le replay en intégralité de ce webinaire !
J’ai eu l’honneur d’être accompagné par Muriel Crichton sur le sujet du recrutement dans le domaine des achats.
Muriel est invitée en tant qu’experte en recrutement et présente son parcours, ayant travaillé dans les achats, notamment dans le secteur aérospatial et chez IBM.
Elle a par ailleurs créé sa propre entreprise de recrutement spécialisée dans les achats : Karisma.
Muriel a souligné l’importance des compétences spécifiques requises dans ce domaine et le besoin croissant des entreprises de trouver des candidats qualifiés.
Les trois temps du webinaire
- Le premier temps abordera le marché de l’emploi dans le domaine des achats.
- Le deuxième temps portera sur les candidats, leurs pratiques et les recruteurs, en discutant des changements et des difficultés.
- Enfin, nous identifierons les points importants à retenir
La situation du marché de l’emploi pour les acheteurs
Muriel Crichton partage son point de vue sur la situation de l’emploi des acheteurs, notant que le marché est actuellement favorable pour eux et qu’il s’est enrichi au fil des années.
Les attentes des recruteurs envers les acheteurs sont élevées, mais Muriel souligne que les recruteurs doivent également s’adapter aux exigences des candidats, ce qui représente un changement par rapport au passé.
Les candidats ont désormais des exigences exprimées et volontaires, ce qui a inversé la dynamique entre les recruteurs et les acheteurs.
Pourquoi un tel changement ?
Ce changement est assez récent et est en partie dû aux effets de la crise sanitaire.
Les difficultés rencontrées dans le métier des achats, telles que les problèmes d’approvisionnement pendant la pandémie, ont conduit à des remises en question et à des burn-out.
Certains professionnels ont envisagé de changer de domaine, ce qui a créé des postes vacants et rendu le recrutement plus complexe.
Quels effets sur les candidats acheteurs ?
Les candidats sont désormais plus exigeants, notamment en ce qui concerne la localisation géographique des postes proposés.
La localisation géographique d’un poste de travail et la question du télétravail ont un impact sur l’attrait des candidats, mais cela peut varier en fonction des secteurs et des lieux.
De manière générale, les candidats accordent à présent plus d’importance à l’équilibre entre vie professionnelle et personnelle, à la conciliation avec la famille, aux loisirs et au sens du travail.
Les acheteurs recherchent avant tout le bonheur dans leur travail.
Cependant, il existe un paradoxe, car ils souhaitent également d’autres avantages tels qu’un bon salaire et un bon emplacement.
Le beurre et l’argent du beurre, en somme 😉
Du côté des recruteurs
Il faut souligner l’importance pour les recruteurs de répondre clairement aux questions essentielles des candidats, particulièrement en ce qui concerne les attentes et la description du poste.
Pour attirer les bons candidats, les recruteurs doivent mettre en avant des éléments attractifs dès le début du processus de recrutement.
Il est essentiel de donner envie aux candidats, car ils ont souvent plusieurs options d’emploi.
L’offre d’emploi doit être attractive et le premier contact téléphonique avec le candidat doit susciter son intérêt en décrivant le contexte et la culture de l’entreprise.
Les recruteurs doivent également prendre en compte l’aspect humain et raconter une histoire, montrant comment les employés peuvent vivre et évoluer professionnellement au sein de l’entreprise.
Certains candidats et recruteurs confirment l’importance de cet aspect dans le processus de recrutement, en accordant une attention particulière à l’histoire et à l’expérience globale proposée par l’entreprise.
Faut-il donner de l’importance à la première impression ?
Les premières impressions que les recruteurs donnent aux candidats sont cruciales, tout comme les candidats sont jugés sur leur première impression.
Il est important pour les entreprises de ne pas être trop abruptes dans leur approche et de donner une vision plus large de la culture de l’entreprise.
Les candidats recherchent des informations sur l’environnement de travail, avec qui ils vont travailler et pourquoi ils le feront.
Des candidats et des recruteurs l’ont bien confirmé 😉
Quid du profil d’acheteur indépendant ?
En ce qui concerne les profils indépendants, les recruteurs sont attirés par des personnes motivées, énergiques et qui comprennent l’entreprise et sa culture.
Beaucoup de personnes qui ont tenté de créer leur entreprise finissent par vouloir revenir en tant que salariés, car il est difficile de faire progresser une entreprise et de gérer une équipe.
Être indépendant ne signifie pas forcément être totalement autonome, puisqu’on dépend de clients et de donneurs d’ordre.
Pour être entrepreneur, il faut accepter de prendre des risques, de se tromper parfois, et de faire face à l’incertitude.
Les compétences d’achat ne suffisent pas pour réussir en tant qu’entrepreneur, il faut aussi savoir se vendre et gérer efficacement son entreprise.
Nous organiserons un webinaire sur ces sujets 😉
L’importance de l’expérience et du diplôme dans le profil
Les recruteurs ne devraient pas nécessairement éliminer de bons profils simplement parce qu’ils n’ont pas une expérience spécifique dans la catégorie recherchée.
Muriel souligne que le métier de l’acheteur reste le même, et quelqu’un ayant acheté dans une autre catégorie peut s’adapter facilement.
Les mentalités évoluent progressivement en France, adoptant une approche basée sur les compétences et l’aptitude plutôt que sur l’expérience ou le diplôme.
Bien que les diplômes aient encore un poids important, il devient de plus en plus reconnu que des personnes bien formées sur le terrain peuvent être tout aussi compétentes.
Les masters en achats peuvent néanmoins influencer les opportunités salariales.
Le diplôme achats et les autodidactes
En France, le diplôme d’achat a encore un poids important, ce qui peut désavantager les candidats autodidactes.
Cependant, on constate une évolution progressive vers la reconnaissance des compétences acquises sur le terrain.
Sylvie témoigne de sa propre lutte pour faire reconnaître ses compétences en tant qu’autodidacte.
Il est recommandé de continuer à se former et à acquérir des diplômes pour renforcer son parcours professionnel.
Et le secteur public dans tout cela ?
En ce qui concerne les achats dans le secteur public, Muriel mentionne que bien que cela offre une expérience formatrice, les salaires peuvent être moins élevés que dans le secteur privé, en raison des classifications et des cadres réglementaires.
Cependant, travailler dans le secteur public peut offrir une satisfaction en travaillant pour des causes bénéfiques.
Travailler dans le secteur public implique d’être au service du public et peut être motivé par la volonté d’aider les autres.
Les acheteurs du secteur public ont été témoins de belles histoires où ils ont travaillé avec détermination pour approvisionner des produits et faire fonctionner les hôpitaux, conscients qu’il y avait des patients qui en dépendaient.
Le code de la commande publique assure un processus d’achat rigoureux et vertueux.
Bien que la rémunération puisse être moins élevée que dans le privé, travailler dans le secteur public peut être une source de satisfaction personnelle.
Passer du public au privé et vice versa
Le passage du secteur privé au public (et vice versa) est possible, mais cela dépend des individus, de leur parcours, de leur détermination et de leurs priorités.
Certains témoignages indiquent que le passage du public au privé peut être difficile, mais cela dépend des compétences et de l’expérience acquises.
Le secteur public est en plein développement, avec de belles opportunités dans le conseil et le logiciel, bien que les salaires ne soient pas toujours comparables à ceux du secteur privé.
La fonction achat à l’étranger
En France, la fonction achat est bien considérée et il existe de bonnes écoles d’acheteurs, ce qui n’est pas le cas dans tous les pays.
Aux États-Unis, par exemple, les achats sont souvent perçus comme une fonction de soutien et moins intégrée aux projets d’entreprise.
Dans d’autres pays comme la Suisse, l’Angleterre et l’Inde, il y a une demande croissante pour former des acheteurs.
La fonction achat en France
Les achats en France sont également influencés par des considérations de développement durable, de décarbonation et de responsabilité sociétale.
Les cabinets achats
En ce qui concerne les postes dans les cabinets d’achat pour les profils en sortie d’école, cela dépend des cabinets en question.
Certains offrent de bonnes opportunités de développement et de participation à la stratégie, tandis que d’autres peuvent être plus limités dans leur utilisation des jeunes diplômés.
Il est important de prendre en compte ses propres objectifs et préférences lors du choix entre une entreprise et un cabinet de conseil.
Les consultants doivent aimer travailler en équipe et être prêts à se dédier aux besoins du client.
Il faut être à l’aise avec la création d’outils et l’exposition.
Le salaire des acheteurs
Les salaires des acheteurs peuvent varier considérablement selon les secteurs d’activité.
Par exemple, dans les domaines de la banque, finance, cosmétique et laboratoires pharmaceutiques, il peut y avoir des salaires élevés avec une partie variable importante.
Dans l’automobile, les salaires peuvent varier d’une entreprise à l’autre.
Pour un jeune diplômé avec un bac+5, on peut estimer un salaire brut annuel autour de 44 000 euros, ce qui a augmenté par rapport à quelques années auparavant.
La part variable de la rémunération peut varier selon les entreprises et peut être discutée dès le début ou après l’obtention du poste.
Dans les secteurs dans lesquels l’innovation est importante, comme les produits de grande consommation, les variables sont généralement élevées.
En termes de salaires, pour les jeunes diplômés avec 5 à 7 ans d’expérience, on peut estimer un minimum de 75 000 euros brut annuel, tandis que pour des postes de management avec une responsabilité d’encadrement, cela peut varier entre 70 000 et 90 000 euros.
La localisation géographique peut également influencer les salaires, et certaines villes en dehors de Paris peuvent proposer des rémunérations plus élevées.
Accéder à des fonctions plus importantes pour les acheteurs
Pour accéder à des fonctions de management, il est possible de changer d’employeur, mais cela peut être complexe sans expérience officielle de management.
La motivation et la démonstration de compétences en gestion fonctionnelle peuvent jouer un rôle important dans ces cas-là.
Le management fonctionnel, qui implique de travailler en équipe et de gérer des personnes sur d’autres sites, peut être plus difficile que le management hiérarchique direct.
L’importance des achats de production
La rémunération peut varier selon que les achats sont liés à la production ou non, mais cela dépend aussi de l’entreprise et de la reconnaissance stratégique des achats hors production.
Les achats de production étaient traditionnellement considérés comme plus importants, mais de nombreuses entreprises ont réalisé l’importance stratégique des achats hors production.
Les domaines d’achats recherchés
Certains domaines d’achats recherchés actuellement incluent l’énergie, le numérique, les prestations intellectuelles, les matières premières, les travaux, le transport, la logistique et l’immobilier promotionnel.
Il y a également une augmentation des achats en ligne et des nouvelles tendances commerciales.
Il n’y a pas de catégorie d’achats miracle, cela dépend des secteurs et des travaux.
Certains secteurs tels que les travaux étaient considérés comme une chasse gardée des acheteurs.
Cependant, aujourd’hui, les achats y sont de plus en plus présents, notamment dans les grandes organisations du BTP.
Les banques sont également en demande de formation dans ce domaine.
Et si on parlait salaire ?
Les salaires varient selon les profils et les postes.
Il n’est pas recommandé de se focaliser uniquement sur le salaire, mais aussi de considérer d’autres aspects importants.
Les salaires ne sont souvent pas indiqués sur les offres d’emploi, ce qui peut sembler assez bizarre.
Cependant, il y a des études de salaires disponibles, réalisées par des sociétés telles que Michael Page.
Il est recommandé de consulter ces études pour obtenir des points de repère.
Les salaires dépendent de l’expérience, du secteur et de la localisation.
Les managers de transition sont bien rémunérés, et cela peut être une option intéressante pour ceux qui aiment changer fréquemment d’entreprise et éviter la routine.
Pourquoi des entreprises ne communiquent pas sur le salaire ?
Il peut être paradoxal que certaines entreprises ne communiquent pas le salaire dans leurs offres d’emploi.
Certaines préfèrent garder une marge de manœuvre plus grande en ne donnant pas cette information.
Cependant, cela peut rendre difficile pour les recruteurs d’attirer les candidats, car ces derniers ont tendance à viser la fourchette salariale haute.
Il est déconseillé de travailler avec des entreprises qui ne communiquent pas sur le salaire, puisque cela peut indiquer un manque de compréhension de l’importance de la fonction achats au sein de l’organisation.
Il est important pour les acheteurs de choisir des entreprises qui leur permettront de continuer à grandir professionnellement.
Un marché sous tension
Le métier d’acheteur dans l’industrie peut être sous tension, car les candidats sont devenus plus exigeants en termes de localisation, d’équilibre vie professionnelle-vie personnelle et de rémunération.
Les conseils pour évoluer
Pour les acheteurs cherchant à évoluer, Muriel donne quelques conseils
- Il est important de raconter une belle histoire sur soi en mettant en avant de bonnes expériences professionnelles et en expliquant les raisons de certains choix de carrière.
- Il faut soigner son CV et tous les éléments qui contribuent à donner une bonne impression.
- L’humilité est également primordiale, éviter de se survendre et laisser l’autre s’exprimer lors des entretiens.
- Comprendre l’entreprise visée et être capable d’expliquer le contexte de ses expériences passées est essentiel.
- Être un ambassadeur des projets et avoir une attitude engageante sont des traits appréciés.
- Pour les recruteurs, rendre le processus de recrutement attractif et rapide est conseillé pour attirer les meilleurs candidats.
Pour résumer
En résumé, Muriel conseille de ne pas se focaliser sur l’ancienneté et les diplômes, mais plutôt sur les compétences et la personnalité des individus lors du recrutement.
Il est important d’être positif et de montrer que l’entreprise offre un environnement agréable, avec des équipes sympathiques et des défis intéressants à relever.
Elle partage également la citation de Barbara Tavernost de L’Oréal : “Il est possible de travailler dur tout en trouvant du plaisir dans son travail.”
Enfin, elle souligne l’importance d’être généreux avec son temps et de se montrer disponible pour aider les autres.
Les lectures
En ce qui concerne les lectures, elle recommande le livre humoristique « The Thursday Murder Club » de Richard Osman.
Pour ma part, j’encourage les acheteurs à continuer de défendre leurs positions, à argumenter et à rester humble.
Il y a de nombreux candidats pour les bons emplois disponibles sur le marché.
Il faut donner envie, que ce soit en tant que candidat ou recruteur.
Restez connectés, car de nouveaux webinaires sont à venir, abordant des sujets tels que l’intelligence artificielle dans les achats et l’utilisation de LinkedIn et de l’influence 😉
Merci à tous les participants et bien sûr à Muriel Crichton pour son temps et ses conseils précieux.
